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L’Argentine confrontée à une explosion du nombre de cas de dengue

En ce début d’après-midi de fin février, à l’hôpital Muñiz de Buenos Aires, un établissement public spécialisé en infectiologie, une quarantaine de personnes attendent d’être appelées par des médecins et infirmières visiblement débordés. Assises à même le sol, certaines sont amorphes. La plupart, potentiellement victimes du moustique Aedes aegypti, font état des mêmes symptômes, caractéristiques de la dengue : fièvre, douleurs musculaires et oculaires, absence de soif et d’appétit.
Lionel Castañaro, un maçon de 29 ans, les a tous eus. « Je travaille en extérieur, on se fait piquer à longueur de temps, c’était inévitable. Les symptômes ont duré deux ou trois jours, mais depuis ce matin je me sens mieux », explique-t-il, davantage préoccupé par l’état de sa compagne, Juliana, 26 ans, qui est restée assise, la tête entre les mains. « On pense que c’est la dengue, on est venus vérifier », ajoute Lionel. Arrivés à 8 heures du matin après avoir tenté d’être pris en charge dans six hôpitaux différents la veille, le couple a passé la quasi-totalité de la journée à attendre.
Le dernier bulletin épidémiologique publié par le ministère de la santé fait état d’une augmentation vertigineuse de l’incidence de la dengue, comparé à 2023. Depuis le début de l’année, 40 137 cas ont été confirmés. Une augmentation de 2 546 % par rapport à la même période en 2023, qui devrait se poursuivre et qui omet l’importante quantité de cas qui ne sont pas répertoriés.
Le virus a déjà fait vingt-huit victimes depuis le début de l’année en Argentine. Les provinces du nord du pays, notamment celles frontalières avec le Paraguay et le Brésil, qui ont également connu un record de contagion ces derniers mois, sont les principales touchées. L’Organisation panaméricaine de la santé a lancé le 16 février une alerte épidémiologique pour les Amériques, à la suite des chiffres des premières semaines de l’année, qui reflètent « une augmentation exponentielle des cas notifiés dans différents pays de la région ».
« La situation épidémiologique liée à la dengue est en augmentation depuis octobre [2023]. Il y a eu une anticipation de la période au cours de laquelle l’augmentation de cas a habituellement lieu, conséquence de la non-interruption de la transmission pendant l’hiver », explique le ministère de la santé.
La présence de ce virus, jusque-là épisodique en Argentine, devient permanente, conséquence de « la situation endémique dans les pays limitrophes du Nord-Est argentin, les températures moyennes élevées propices à la prolifération des vecteurs et les conditions climatiques liées au phénomène El Niño, avec une augmentation des précipitations ».
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