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En France, la reprise de la croissance se fera par la consommation

A l’arrêt au premier trimestre, à l’instar des autres pays de la zone euro, l’économie française devrait redémarrer à toute petite vitesse au printemps. Selon la note de conjoncture publiée, par l’Insee, jeudi 14 mars, cela se traduira par une croissance nulle sur les trois premiers mois de l’année et par une activité faible, de 0,3 %, au deuxième trimestre. L’inflation continue, elle, sa lente décrue : de 6,3 %, en février 2023, elle est tombée à 2,9 % en février 2024, et ne devrait pas dépasser 2,6 % à la mi-année. « La désinflation est confirmée », assure Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture.
La sortie de la crise inflationniste pourrait venir alimenter l’envie de consommer des ménages, grâce à un léger regain de pouvoir d’achat, de l’ordre de 0,8 %, selon l’Insee. D’une part, parce que, après deux années de recul, « les salaires réels augmenteraient modestement, début 2024 ». D’autre part, en raison de la revalorisation des pensions de retraite et des prestations sociales, sans oublier « le dynamisme des revenus de la propriété ». D’où un changement de pied de l’économie, qui a surtout été portée depuis la crise sanitaire par les dépenses des entreprises : « Le redémarrage se fera plutôt par la consommation, alors que l’investissement reste déprimé », indique M. Roucher.
La consommation alimentaire, notamment, qui a reculé ces deux dernières années, « commencerait timidement à remonter la pente », selon l’Insee, de même que les dépenses liées à l’hébergement et la restauration. Ce basculement s’accompagne d’un changement de physionomie de l’inflation : celle-ci touche désormais davantage les services, qui répercutent la hausse des coûts salariaux dans leurs tarifs, alors que les prix des produits alimentaires et les biens manufacturés seront plus stables que sur les deux dernières années. L’inflation alimentaire, qui a tiré la hausse des prix d’ensemble, entre septembre 2022 et septembre 2023, pourrait même tomber à 1,2 % en juin, le chiffre le plus bas observé depuis janvier 2022.
Mais que l’on ne s’y trompe pas : cette reprise de la consommation va rester modérée. Elle est estimée à 0,3 %, alors qu’en décembre 2023 les prévisionnistes tablaient encore sur 0,6 % de dépenses supplémentaires. Dans un contexte d’incertitudes majeures, notamment sur le plan géopolitique, la confiance des ménages, en effet, reste fragile. En témoigne le taux d’épargne, qui va rester à 18 % environ des revenus, deux ou trois points au-dessus du niveau de 2019. De même, l’investissement des ménages, qui recouvre principalement les acquisitions immobilières, va continuer de fléchir, au moins sur la première moitié de l’année.
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